Bien que la culture soit surtout une manière
dêtre en soi et vis-à-vis des autres,
elle est perçue communément comme un ensemble
dinstitutions incluant les techniques, les coutumes,
lorganisation socio-politique, les arts et les
sciences qui caractérisent une société
y compris ses idéaux moraux.
Au Rwanda, la musique et la danse, souvent liées
à la poésie et à léloquence,
constituent un axe essentiel, un élément
didentité, de socialisation et de communion
dans la vie des Banyarwanda. Longtemps transmise oralement,
la musique véhicule leur histoire, leurs valeurs,
leurs usages et le sens de la beauté sonore
dune langue à tons commune à tous
mise en valeur par des techniques vocales typiques.
Extrêmement riche donc sur le plan mélodique,
elle comporte diverses catégories stylistiques
et thématiques selon quelle accompagne
les activités quotidiennes, les événements
importants de la vie (naissance, mariage,...) ou quelle
anime, les veillées (igitaramo, inkera), etc
Dune manière générale
on distingue trois grandes catégories musicales
qui elles-mêmes se subdivisent en nombreux genres
et sous-genres : les chants destinés à
lécoute ou indirimbo (ex. : les chants
dapaisements et chants damour, ibihozo,
la poésie pastorale qui chante les odes bovines
amazina yinka, etc ...), les chants destinés
à la danse ou imbyino (ex. : les chants de
danses lentes mettant en valeur la beauté des
mouvements des bras ou gushagirira, les chants de
danse très polyphoniques interprétés
par les Twa ou intwatwa, etc. ) et les récits
ibitekerezo lorsque ceux-ci étaient chantés
ou accompagnés dun instrument (ex. :
les chants déloges ibyivugo, les chants
des vaches amahamba, les poèmes dynastiques
ibisigo).
Par ailleurs, on dénombre une dizaine dinstruments
de musiques traditionnels que le musicien fait «
parler » dit-on : la cithare sur cuvette inanga,
unique à cette région dAfrique
centrale, le tambour, ingoma, qui symbolisait le pouvoir,
larc musical umuduli, la vièle monocorde
iningidi, les hochets de cheville amayugi, les hochets
de calebasse, ikinyuguli, les hochets inzebe, les
cloches inzogera, les bâtons entrechoqués,
le van râclé des femmes, le lamellophone
ikembe, les sifflets insengo (ancien symbole du pouvoir
royal), le sifflet urwamururo, les trompes amakondera
(qui précédaient les danseurs Intore),
les trompes traversières amahembe, la flûte
en roseau à 5 tons umukuri, la flûte
droite à encoche umwironge. Actuellement des
intruments modernes tels que les guitares, laccordéon,
lharmonica, synthétiseur, etc... accompagnent
les mélodies rwandaises.
La littérature orale est riche en récits
historiques, contes, devinettes, proverbes, récits
populaires, jeux de mots, poésie, etc ... et
léloquence verbale est considérée
comme un art.
Par ailleurs, lartisanat rwandais est caractérisé
par la vannerie fine avec ses multiples motifs stylisés,
la poterie, la forge, le tissage de tapis en raphia
ou papyrus, la sculpture sur bois, la peinture moderne,
etc...